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Limites de l'étude


Comme toute recherche, cette étude présente certaines limites à prendre en considération dans l’interprétation des résultats associés à votre profil.

Mis à part les méthodes d’estimation, les données source enregistrées à l’hôpital comme la qualité des informations médicales saisies jouent un rôle important dans les estimations statistiques.

Caractérisation du profil


Les 3 caractéristiques démographiques du profil (sexe, âge civil et département de résidence en France métropolitaine) sont enregistrées systématiquement dans les données administratives d’une hospitalisation et sont généralement robustes (par précaution, les rares individus présentant des incohérences entre différentes hospitalisations ont été exclus de l’étude).

Les 3 facteurs comportementaux du profil (consommation de tabac, consommation excessive d’alcool, obésité) relèvent d’un enregistrement médical. Par comparaison aux données d’enquête (dans une population généralement en bonne santé), l’exhaustivité de l’enregistrement médical dépend du facteur comportemental :

  • - Consommation de tabac : le codage médical permet d’enregistrer une consommation actuelle (sans précision du nombre de cigarettes fumées par jour) et l’arrêt du tabac. La consommation actuelle est plutôt sous-évaluée à l’hôpital et l’arrêt du tabac n’est quasiment jamais enregistré.

  • - Consommation excessive d’alcool : le codage médical permet d’enregistrer une consommation excessive d’alcool, la dépendance à l’alcool et l’abstinence. Si la dépendance à l’alcool est plutôt bien enregistrée, une consommation excessive d’alcool (sans dépendance) est largement sous-évaluée à l’hôpital. L’abstinence chez un patient dépendant à l’alcool est plutôt bien enregistrée au décours immédiat d’une cure de sevrage à l’hôpital, mais son enregistrement diminue à distance d’une cure de sevrage.

  • - Obésité : le codage médical permet d’enregistrer une obésité (indice de masse corporelle ≥30 kg/m2) mais pas une surcharge pondérale (25 à 29,9 kg/m2). Si l’obésité massive (≥40 kg/m2) est plutôt bien enregistrée, l’obésité modérée ou sévère (30 à 39,9 kg/m2) est plutôt sous-évaluée à l’hôpital.

En conséquence, les facteurs comportementaux les mieux enregistrés à l’hôpital ont été retenus dans les estimations statistiques : consommation actuelle de tabac ; dépendance à l’alcool ; obésité (modérée/sévère ou massive). La poursuite de cette étude de recherche peut permettre de dépasser ces limites en améliorant l’identification du mode de vie des personnes hospitalisées (intelligence articielle) et la prise en compte plus fine du niveau d’exposition (notamment consommation quotidienne de tabac ou d’alcool).

Ce manque d’exhaustivité de l’enregistrement médical est à prendre en considération dans l’interprétation des résultats QalyDays associés à votre profil :

  • - Vous présentez au moins 1 des 3 facteurs comportementaux : vos risques de santé sont probablement plus importants que les résultats associés à votre profil.
  • - Vous ne présentez aucun des 3 facteurs comportementaux : vos risques de santé sont probablement moins importants que les résultats associés à votre profil. En conséquence, votre espérance de vie est probablement plus longue et votre risque de perte d’autonomie cognitive est alors plus élevé.

De façon plus générale, les mêmes précautions d’interprétation découlent de la sélection de la population en bonne santé étudiée qui inclue de multiples maladies autres que les maladies graves évaluées. Si votre mode de vie est sain (tabac, alcool, corpulence) et vous n’avez aucune maladie au sens large du terme (notamment aucun traitement médicamenteux au long cours), vos risques de santé sont certainement moins importants que les résultats associés à votre profil. Auquel cas, votre espérance de vie est certainement plus longue et votre risque de perte d’autonomie cognitive est alors plus élevé.

Caractérisation de la perte d’autonomie « lourde »

L’objectif principal du calculateur QalyDays est d’informer et de sensibiliser les personnes en bonne santé et âgées de 50 à 75 ans au risque de perte d’autonomie afin de les aider à prendre des décisions adaptées à leur profil et leur trajectoire de santé.

La perte d’autonomie relève d’un enregistrement médical selon trois types de codes dans la Classification Internationale des Maladies (CIM-10) :

  • - maladies d’Alzheimer et apparentées (F00-F03; F05.1; F1x.73; G30-G31; I67.3; R54) ;
  • - « déficit cognitif sévère » au stade avancé des maladies d’Alzheimer et apparentées (F00.xx2; F01.xx2; F02.xx2; F03.xx2) ;
  • - « état grabataire » suite à une autre maladie grave qui est défini par l’ « état d'une personne confinée au lit ou au fauteuil par sa maladie, incapable de subvenir seule sans aide et en toute sécurité à ses besoins alimentaires, d'hygiène personnelle, d'élimination et d'exonération, de transfert et de déplacement » (R26.30).

Différentes analyses intermédiaires ont été conduites pour estimer le niveau de perte d’autonomie associé à ces trois types de code à partir sur des Activités de la Vie Quotidienne (AVQ) enregistrées à l’hôpital en soins de suite et réadaptation. Elles suggèrent que la prise en charge à l’hôpital des maladies d’Alzheimer et apparentées survient le plus souvent au stade déjà avancé de « déficit cognitif sévère », qu’il soit spécifiquement enregistré ou non. Aussi, tout enregistrement d’une perte d’autonomie à l’hôpital a été pris en compte comme une perte d’autonomie « lourde » au sens de l’assurance Dépendance (ou GIR 1-2 au sens de l’APA).

Les résultats QalyDays sur l’intérêt d’une assurance « dépendance » pour vous portent sur le risque de perte d’autonomie « lourde » associé à votre profil. Il faut donc comparer vos résultats QalyDays aux garanties proposées sur le marché des assurances pour le risque de perte d’autonomie « lourde ».

Hospitalisation puis décès


La majorité des personnes décèdent à l’hôpital en France, en particulier entre 50 et 90 ans. Si les décès à l’hôpital sont effectivement observés dans cette étude, différentes analyses intermédiaires ont été conduites pour estimer le risque de décès en dehors de l’hôpital.

Tout d’abord, une large enquête sur la fin de vie en France a montré que la plupart des décès sont précédés par une hospitalisation, quel que soit le lieu du décès. Nous avons repris plus largement cette notion en supposant que toute personne hospitalisée peut être caractérisée en termes de risque global de décès, que le décès soit finalement observé à l’hôpital ou (probablement) survenu à domicile après la dernière hospitalisation. Nous avons ainsi estimé le risque de décès en dehors de l’hôpital selon le sexe et l’enregistrement de la résidence en EHPAD (stratification) après ajustement sur un grand nombre de caractéristiques démographiques (âge, département de résidence), médicales (notamment symptômes ou prise en charge indiquant des soins « palliatifs ») et de trajectoire hospitalière (notamment durée totale des séjours à l’hôpital et passage en réanimation). La qualité de l’ajustement des modèles aux données s’avère très bonne. Finalement, la comparaison des résultats avec les statistiques nationales de décès montre que la quasi-totalité des personnes décédées après 50 ans en 2012 ont vraisemblablement été hospitalisées au moins une fois de 2008 à 2012.

La nécessité de modéliser le risque global de décès est une limite dans l’estimation de l’espérance de vie associée à votre profil. Cette limite peut être simplement résolue par un accès plus large aux données nationales de santé qui incluent le statut vital de tout individu couvert par l’Assurance Maladie.
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